On avait loupé ça !

Publié le par Anarchivistiquement vôtre

La voix du Nord était tombée dans le stéréotype de l'archiviste à la veste vieillotte, attaché à ses vieux bouquins et ses vieux papelars... ! Oh... Mon... Dieu !

 

L'article date du 27 Septembre 2009. On y présente le nouvel archiviste de Cambrai... (j'ai envie de dire : "un historien, pour sûr !!!", au vu de l'article... Mais bon, peut-être que c'est le journaliste local qui fait une très très mauvaise présentation du monsieur et qui se contente d'écrire des "âneries" sur les réelles missions d'un archiviste municipal, car évidemment, un archiviste municipal ne fait pas que ça : classer, regarder les beaux et vieux registres, les montrer aux gens, communiquer deux-trois informations quand il faut au lecteur et s'occuper de petites anecdotes historiques impossibles à retrouver quand le fonds n'est qu'à moitié classé !!! - baaaahhhhh ! S'il vous plaît, rassurez-moi, le métier d'archiviste municipal n'est pas que ça, einh ?). Bref, voici l'article :

 

"Nouveaux visages

Mikaël Bougenières : l'archiviste qu'il nous manquait.

Par MÉLANIE CARNOT.

 

Il y a près de six mois, au dernier étage de la mairie, dans un bureau presque isolé des autres services, s'est installé un homme à la mission bien particulière. Durant les années à venir, Mikaël Bougenières devra classer, répertorier, communiquer toutes les archives de la ville. Un travail inachevé en 1918.

 

Pousser la porte de son bureau, c'est un peu comme pousser les portes du temps. Déjà six mois que Mikaël Bougenières s'est plongé dans les archives de la ville. Qu'il classe, fouille, erre de service en service pour éplucher d'antiques registres, dont les pages font l'histoire de Cambrai.

Quatre-vingt-dix ans qu'on n'avait pas entrepris un tel travail... Un service d'archives communales existait avant la Première Guerre mondiale. Une grande partie d'entre elles ont été détruites en 1918 après que les troupes allemandes ont occupé la ville et incendié l'hôtel de ville. Depuis, le métier d'archiviste municipal avait disparu à Cambrai. Pourquoi, alors que selon Mikaël Bougenières, « bon nombre de documents ont été épargnés » ? « Les services géraient eux-mêmes leurs propres archives. Aujourd'hui, avec l'afflux de documents contemporains, il devenait nécessaire d'employer un spécialiste. Avoir un service d'archives est une reconnaissance, c'est le seul moyen pour faciliter les recherches de chacun. »

Histoire et petites histoires

Derrière le bureau de ce dandy à la veste de velours, c'est plus de trois cents ans de vie des Cambrésiens qui s'étalent sur des étagères, où reposent les registres d'État-civil datant de 1792. Depuis six mois, un public très varié est passé par là. Des notaires consultent ces imposants manuscrits pour régler des successions, tandis que des généalogistes amateurs reconstituent l'arbre généalogique de leur famille. Certains sont déjà des habitués des lieux. Puis, il y a les demandes particulières. « J'ai récemment reçu une lettre de Tunisie d'une famille d'expatriés originaires de Cambrai . » Ou encore cette dame, abandonnée il y a soixante ans sur le perron de l'hôpital de Cambrai, en quête de sa famille biologique. Ému par son histoire, l'archiviste lui a promis de faire de son mieux pour l'aider dans ses recherches. «  Pour ce genre de demandes, je préfère que les gens prennent un rendez-vous privé », réclame Mikaël Bougenières, soucieux de préserver l'intimité de chacun.

Tantôt confident, tantôt dénicheur de raretés, l'archiviste se plie en quatre pour les professeurs d'université. C'est pour ces érudits du monde entier qu'il descend dans les sous-sols à la recherche de pièces précieuses. «  Un professeur d'Oxford m'a demandé de lui retrouver l'inventaire de la bibliothèque des Jésuites. Un document datant du début du XVIIIéme siècle. » Avec lui, la mémoire de Cambrai sera bien gardée ... "

 

Article disponible à cette adresse : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/Cambrai/2009/09/27/article_mikael-bougenieres-l-archiviste-qu-il-no.shtml

 

 

BONNE CHANCE A LUI DANS SON COMBAT CONTRE LES STEREOTYPES DU METIER ! - il va en avoir bien besoin !

 

Publié dans En France

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M
<br /> Rassurez-vous j'avais bien compris que vous en vouliez à la journaliste de la Voix du Nord. Oui j'ai beaucoup de travail pour apporter à la ville un service d'archives digne de ce nom. Mais quand<br /> on aime son métier on brave tous les obstacles. Quoi qu'il en soit je n'ai pas à me plaindre je suis très bien considéré à mon poste. C'est un réél avantage. Quant à cette veste... aaaah cette<br /> veste est devenue célèbre, et en plus elle n'est même pas en velours lol C'est une veste tout à fait classique que j'ai enfilé pour les besoins de la photo. Je vous félicite pour votre blog il est<br /> tellement rare que l'on évoque notre métier dans un blog. Bonne continuation.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Bonjour<br /> Je suis le "monsieur" dont on parle dans l'article. Merci de vos encouragements. Effectivement il y a beaucoup de vieux clichés dans cet article. Et oui malheureusement le stéréotype de<br /> l'archiviste évoluant dans les poussières d'un grenier en y déterrant des registres ancestraux perdure et perdure encore. La journaliste a oublié de dire que c'est un métier qui a beaucoup évolué<br /> et qui utilise au quotidien les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Je ne suis d'ailleurs pas situé au dernier étage de la mairie comme elle le dit (comprenez : le<br /> grenier!!) non je dispose d'une salle de lecture située à proximité de l'accueil de la mairie et mes goûts vestimentaires sont plutôt à la fois classiques et branchés, je précise que j'ai 30 ans et<br /> tout comme moi de jeunes gens exercent ce métier et essaient de lutter tant bien que mal contre ces stéréotypes qui ont la vie dure! Cet article a contribué malgré tout à faire connaître mon<br /> service et à le mettre quelque peu en lumière, je n'en ai eu que de bons échos. Mais évidemment pour nous autres archivistes il n'améliore pas notre image. Quel bonheur si je devais me contenter de<br /> classer de temps en temps mes fonds et laisser filtrer selon mon bon vouloir quelques informations aux lecteurs j'aurai la belle vie. Et pourtant mon emploi du temps est surchargé alors que peut<br /> bien faire un archiviste pour remplir ses 35h de la semaine, allez le demander à la Voix du nord...<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'espère que vous n'avez pas été offensé de mon article... Je ne me rends pas bien compte parfois... Mais évidemment, ce n'est pas après vous que j'en ai : c'est après cette journaliste !!! Quant<br /> à la "veste vieillotte" que j'évoque, c'est parce que la journaliste a eu le malin plaisir d'évoquer votre veste en velours avec une connotation de boulot vieillot où on aime les vieilleries<br /> etc... Bref.<br /> <br /> <br /> Si les journalistes pouvaient un peu nous soutenir et éviter ce genre de portrait bien trop réducteur, ce serait le rêve. Mais bon, on n'en est pas encore là.<br /> <br /> <br /> Si cet article vous a permis d'avoir plus de lecteurs : c'est tant mieux !<br /> <br /> <br /> Bon courage, car vous avez l'air d'avoir du pain sur la planche - avec un arriéré conséquent d'archives et les projets en plus pour rendre à cette mairie un réel service d'archives qu'elle avait<br /> perdu depuis si longtemps !<br /> <br /> <br /> <br />